San-Nom

Bio
Je ne commettrai pas pire désastre que notre création. La voie du sarcasme absolu est donc libre, il ne risque plus rien. Surtout pas de faire entendre sa propre voix.
San-Nom martèle du tac au tac ses mots, ses idées, ses pensées. Crachés en rimes déboulées les unes après les autres, une, deux, trois syllabes, trainées de ricochets. Ta ta ta, à peine le temps de reprendre son souffle, il fait aussi agilement rebondir la mélodie le petit génie. San-Nom dégomme sans frontière avec un timbre séduisant. Celui de son oreille musicienne auto-construite avec le temps. Il est comme cela, solitaire et passionné. A trois ans, il écoute Renaud, prend l’humour pour langage comptant et se part d’un bandana rouge, effronté. Il est perché ce fils de gens sans histoire, reclus dans les combles de la maison familiale, à l’abri du monde, derrière son mur de sons. Sa première écoute classique, il la déteste, alors il la décortique pour la comprendre et s’enfile des intégrales d’impromptus. Touché, confus. Il aime le classique. Et un à un, tous les genres auxquels il frotte les cordes de sa guitare. En fait, il aime la Musique : Henri Dès, Gainsbourg, Pink Floyd n’ont rien à voir, il n’est pas éclectique par hasard.
L’école l’ennuie. Heureusement qu’il lit, qu’il entend, qu’il fredonne et qu’il écrit, les clés pour collectionner les années et toper une mention, pied de nez à l’institution. Révélation : San-Nom sort de sa taverne et décide de brouiller les idées noires pour un avenir lumineux. Fini de cloner son look dans le regard de ses errances musicales.
Au delà de la posture assumée de trublion du rap FR, il dévoile un vrai talent d’écriture, un flow acéré ainsi qu’une véritable épaisseur et de vraies convictions.
Deux ans après la mixtape « Rien », qui préfigurait son rap entre vannes frontales et franc chaos, San Nom migre aujourd’hui vers d’autres limites avec « Silence ». Un premier album à la beauté virulente, qui enfonce le clou depuis son canapé, où le cynisme colle aux semelles
comme la fin du monde. Et dont la seule issue reste… l’amour, le vrai. Vous n’y auriez pas cru ? Lui non plus.
Ça sonne comme une blague, et pourtant, pour une fois, c’est tout sauf. Ce « silence », qui titre le nouveau chapitre de San Nom, est un cri du cœur. De ceux qui intiment aux avalanches d’opinions de se taire, tout en volant le micro pour ne jamais le rendre. Vous avez dit « paradoxe » ? C’est le mot. Celui qui le suit, qui l’étreint, qui le borde et lui donne les armes. Le rend dingue et contagieux. En même temps, qu’attendre de celui qui a fait son éducation musicale comme on lance des couteaux à l’aveugle : Stravinski et death metal, Coltrane ou John Zorn, après s’être pris le choc de sa (très jeune) vie à 3 ans devant un Renaud dont il ne comprend pas les textes, mais tombe en amour du reste. Chercher à comprendre serait ici vain, voire dangereux.
Discographie
2022 - Silence
2020 - Rien
2019 - Sans nom